Ce petit ouvrage permet à tout un chacun de composer à volonté dix millions de sonnets palindromes, à la façon des Cent mille milliards de poèmes de Raymond Queneau.
Comment ça marche ? Au départ, il y a 10 sonnets différents à vers octosyllabiques et rimes identiques. Les 10 couples symétriques et rattachés de vers 1 & 14 sont compatibles avec les 10 couples 2 & 13. Ces 100 combinaisons s'accordent à leur tour avec 10 nouveaux couples de vers 3 & 12, soit 1000 textes différents. Idem ensuite de 4 & 11 (10.000), 5 & 10 (100.000), 6 & 9 (1 million) et 7 & 8 (10 millions de sonnets). Ceci sans jamais altérer la métrique, les rimes, l'orthographe palindrome.
Au contraire de Queneau, j’ai pu répéter un mot ou une rime d’une languette à l’autre. La sévérité de la contrainte palindrome dispense encore d’une structure grammaticale invariante. Éminemment fluctuante, l’invisible ponctuation restera à l'appréciation des lecteurs.
Page de gauche, 10 millions de peintures palindromes que j’ai en tête, dans l’ombre tutélaire d’Ad Parnassum de Paul Klee, pourront figurer au regard du texte, à côté d’un compteur numéroté de 0 à 9.999.999.
RR, août 2006